Les principales caractéristiques
Fruit juteux par excellence, l’orange est riche en eau (plus de 85 %). Cette eau de constitution contient, sous forme dissoute, la plupart des éléments nutritifs.
La teneur en glucides (sucres) peut varier, selon les variétés, entre 8,5 et 12 g aux 100 g dans le fruit à maturité. Constitués en majorité par du saccharose (40 % du total des glucides) ainsi que par du fructose et du glucose (chacun 30 % du total), ces glucides sont facilement utilisables par l’organisme pour la fourniture d’énergie rapidement disponible.
Le goût sucré de l’orange est équilibré par une saveur acidulée donnée par des acides organiques naturels. Ils sont assez abondants dans l’orange (1,2 %), et représentés essentiellement par l’acide citrique (on relève aussi un peu d’acide malique, et des traces de quelques autres acides organiques moins courants, comme l’acide férulique, caféique ou paracoumarique). Au cours de la maturation,
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la teneur en glucides s’élève, tandis que les acides organiques diminuent. C’est la proportion relative entre sucres et acides qui confèrent à chaque orange sa saveur caractéristique, plus ou moins douce ou acidulée.
Les autres constituants énergétiques ne tiennent qu’une place négligeable dans la composition de l’orange ; les lipides (ou graisses) sont concentrés… dans les pépins, et la pulpe n’en renferme que des traces (moins de 0,2 %). Quant aux protides (ou substances azotées), ils sont très peu abondants dans l’orange (1 %), comme dans tous les fruits à jus.
L’apport énergétique de l’orange reste modéré : en moyenne, 45 kcalories aux 100 g (188 kJoules). Et celui de son jus est comparable, car il renferme tous les composants énergétiques du fruit.
De nombreuses substances aromatiques participent à la formation du goût et du parfum de l’orange. Il s’agit de composés complexes caractéristiques de ce fruit : citrals, limonènes, aldéhydes, triterpènes, esters, etc. Des essences odorantes sont concentrées dans des vacuoles et des poches sécrétrices, présentes dans la peau (on en extrait des huiles essentielles, employées en alimentation, pharmacie et parfumerie).
Divers pigments donnent à la pulpe de l’orange sa couleur plus ou moins marquée : jaune à jaune orangé pour les flavonoïdes et les caroténoïdes ; jaune pour les xanthophylles ; rouge ou rouge violacé pour les anthocyanes ou les violaxanthines (abondants dans les oranges sanguines). Certains de ces pigments (flavonoïdes, anthocyanes, caroténoïdes) possèdent en outre des propriétés vitaminiques.
Le profil vitaminique de l’orange est dominé par une teneur élevée en vitamine C : 40 à 80 mg aux 100 g, et 53 mg en moyenne. L’activité de la vitamine C est renforcée par la présence de substances «vitamine P» (nom générique par lequel on désigne l’ensemble des flavonoïdes et anthocyanes). Ces substances potentialisent l’effet anti-scorbutique de la vitamine C et ont, par ailleurs, une action protectrice vis-à-vis des petits vaisseaux sanguins, les capillaires.
Les autres vitamines hydrosolubles sont également bien représentées : toutes les vitamines du groupe B, en particulier la vitamine B1 (thiamine) et la vitamine B9 (acide folique). Une orange couvre environ 10 % du besoin quotidien. La provitamine A (constituée par certains caroténoïdes) peut atteindre 0,05 à 0,2 mg aux 100 g, selon les variétés d’oranges (les plus colorées étant les plus riches). On trouve enfin de petites quantités de vitamine E (0,24 mg/100 g).
Parmi les minéraux, dont l’apport est très diversifié, le calcium occupe une place privilégiée : du fait de sa relative abondance (40 mg/100 g), et de sa forme particulièrement assimilable lorsqu’il est apporté par l’orange. Potassium, phosphore et magnésium font partie des minéraux dont l’orange est bien pourvue (respectivement 180 mg, 16 mg et 10 mg/100 g).
Les oligo-éléments sont nombreux, puisqu’on relève la présence de fer (0,3 mg), cuivre, zinc, manganèse, nickel, iode, et même des traces de bore et de sélénium.
L’orange contribue ainsi efficacement à la couverture de l’ensemble du besoin minéral de l’organisme, grâce à ce large éventail d’apport.
Les fibres sont assez abondantes dans ce fruit : 1,8 % en moyenne. Elles ont l’originalité d’être riches en pectines (environ 50 %), particulièrement bien tolérées (elles jouent un rôle régulateur sur le transit intestinal). On trouve aussi des hémicelluloses et des celluloses (qui constituent la paroi des cellules de l’orange), et quelques traces de lignine.
L’INTÉRÊT NUTRITIONNEL ET DIÉTÉTIQUE
La sécurité vitamine C
L’orange justifie parfaitement sa bonne réputation vitaminique : un fruit moyen (150 à 180 g net) couvre pratiquement la totalité de l’apport quotidien recommandé en vitamine C (80 mg pour l’adulte). Un apport particulièrement important l’hiver, la pleine saison de l’orange. C’est durant cette période que nous devons faire face aux agressions microbiennes et virales, à la fatigue et aux baisses de forme…
Or, la vitamine C stimule les réactions de défense de l’organisme, en activant la formation des anticorps et l’activité phagocytaire des globules blancs. Elle intervient aussi dans la biosynthèse de l’adrénaline et des corticoïdes, les hormones du stress.
C’est de cette façon que la vitamine C accroît la résistance aux agressions.
Mais elle joue de plus un rôle important dans la synthèse cellulaire (notamment des tissus conjonctifs, des os et des cartilages), et dans l’absorption du fer : des processus dont le bon déroulement favorise également les défenses de l’organisme. Grâce à sa vitamine C, présente à un taux optimal et stable (voir ci-dessous), l’orange contribue indéniablement à la sécurité vitaminique et à la bonne forme du consommateur.
Stimulante et rééquilibrante
L’orange est naturellement stimulante pour l’organisme, et pas seulement pour son action vitaminique.
En effet, ses acides organiques naturels excitent les sécrétions digestives, et facilitent une bonne assimilation des aliments. D’où l’intérêt d’un jus d’orange pris en apéritif, et l’explication de la bonne tolérance habituelle d’une orange prise en dessert, même à la fin d’un repas un peu copieux. Par ailleurs, l’orange participe au rééquilibrage du milieu interne. L’alimentation actuelle, lorsqu’elle est trop riche en viande et aliments de ce type, a un effet acidifiant marqué sur l’organisme.
L’orange, malgré sa saveur acidulée, possède une action inverse, alcalinisante : en effet, ses acides organiques se combinent dans l’organisme avec les minéraux, et libèrent des bases capables de compenser les déchets acidifiants en excès. Elle a donc une action rééquilibrante.
LE TABLEAU DE COMPOSITION MOYENNE
Composition moyenne * pour 100 g net
Composants
(g)
Glucides
9.00
Protides
1.00
Lipides
0.20
Eau
86.3
Fibres alimentaires
1.80
Minéraux
(mg)
Phosphore
16.00
Calcium
40.00
Magnésium
10.00
Sodium
1.000
Chlore
4.000
Fer
0.120
Cuivre
0.050
Zinc
0.070
Manganèse
0.040
Nickel
0.017
Fluor
0.005
Iode
0.001
Vitamines
(mg)
Vitamine C (ac. ascorbique)
53.00
Provitamine A (carotène)
0.120
Vitamine B1 (thiamine)
0.090
Vitamine B2 (riboflavine)
0.040
Vitamine B3 ou PP (nicotinamide)
0.280
Vitamine B5 (ac. panothénique)
0.300
Vitamine B6 (pyridoxine)
0.060
Vitamine B8 (biotine)
0.002
Vitamine B9 (ac. folique)
0.030
Vitamine E (tocophérols)
0.240
Apports énergétiques
KCalories
45.00
* Il s’agit d’une composition moyenne donnée à titre indicatif : les valeurs sont à considérer comme des ordres de grandeur, susceptibles de varier selon les variétés, la saison, le degré de maturité, les conditions de culture, etc. D’après : « Répertoire général des aliments », REGAL (1995) – « Minéraux » (1996) ; « Composition des aliments », Souci, Fachmann et Kraut ; « The Composition of Foods », Mc Cance et Widdowson.